Cycle de la vigne

L’hivernage.

Le vigneron en hiver passe plus de temps à la cave à observer son vin qui décante sagement dans les fûts, qu’à la vigne qui savoure un repos hivernal bien mérité.

La taille.

Puis vient le mois de mars, mois idéal pour tailler la vigne.

En effet, dès que la température du sol dépasse 10°, les racines sortent de leur torpeur hivernale et poussent la sève brute vers la partie aérienne. La sève percole alors au travers des plaies de taille et on dit que la vigne pleure.

Puis la croissance de la vigne se poursuit.

Les bourgeon qui ont passé l’hiver au chaud protégés par la bourre qui les entoure, font exploser cette protection et montrent le petit bout de leur nez vert : 

C’est le débourrement

Ce stade est crucial car les bourgeons turgescents sont très sensibles à la moindre gelée.Le printemps poursuit sa marche forcée vers les beaux jours et la vigne exprime sa vigueur jusqu’alors contenue.

Les feuilles apparaissent, se développent, les jeunes rameaux croissent en longueur.

Bientôt, spectacle sublime pour le vigneron, les grappes sortent de leur état primal et étalent la première promesse de récolte. 

Ce stade se nomme « la sortie des grappes » ou plus simplement « sortie ».

Ici, le vigneron peut observer ce que peut être potentiellement la prochaine récolte qui dépend directement de la générosité de cette « sortie ».

La saison avance et nous voici en juin. C’est le mois de la fleur.

Les fleurs de vigne sont réduites au strict nécessaire, un pistil et des étamines.

L’ovaire qui est situé sous le pistil donnera après fécondation une baie de raisin.

La grande crainte du vigneron pendant cette période très délicate de la floraison, c’est la coulure

En effet, lorsque les conditions climatiques sont mauvaises (pluies, froid…) la floraison peut être perturbée et les ovaires non fécondés ne formeront pas de baies. La future récolte s’en trouvera diminuée d’autant.

Juin Juillet, la fleur passée, les futures baies se forment : c’est la nouaison.

Juillet et août vont permettre aux baies de prendre du volume  et de se gorger de sucre grâce à cette merveilleuse usine chimique qu’est la feuille qui transforme l’énergie solaire en glucose et fructose :

c’est la véraison, phase première de la maturation  qui à sa plénitude permettra au vigneron de récolter des fruits mûrs.

Ce sera alors la période bénie des vendanges.

Puis les beaux jours s’en vont et le vigneron ne peut rester inactif.

Il doit procéder à diverses façons culturales, se prémunir contre les maladies et les ravageurs  ainsi que contre les mauvaises herbes.

Tout au long de son cycle végétatif, la vigne se montre jalouse de soins, le vigneron  qui l’a pour « maitresse » doit sans arrêt la dorloter, la choyer faute de quoi elle se montrera ingrate jusqu’à oublier sa mission principale : produire de bons et beaux raisins.

Après la taille dite d’hiver qui consiste essentiellement à l’amputation des bourgeons inutiles pour ne garder que les productifs, toutes les autres interventions ont pour but de ré-équilibrer l’expression végétative vers la production de fruits.

Ce sont , dans l’ordre : l’ébourgeonnage,  l’épamprage, l’effeuillage, et éventuellement la récolte en vert.

Les principales maladies sont causés par des champignons microscopiques affamés de verdure susceptibles de provoquer des dégâts considérables. 

Ce sont  le mildiou (Plasmopara viticola),  l’oïdium (Uncinula necator) et la pourriture grise (Botrytis cinerea).

Fort opportunément, les deux variétés choisies pour produire le Clairet de Gaillon sont naturellement résistantes à ces maladies ce qui permettra de limiter au minimum les interventions pistouflaires.

Quant aux ravageurs, on trouve toutes sortes de bestioles de la plus minuscule (araignées jaunes et rouges, papillons)  à la plus grosse, en l’occurrence le très moqueur merle noir (Turdus merula).